Je suis auteur et illustratrice, depuis les années 1990, d'albums pour la jeunesse publiés aux éditions du Seuil, aux éditions Thierry Magnier, aux éditions Casterman, La Joie de Lire, Bilboquet et Circonflexe : la plupart de mes albums sont sans texte. Dans la rubrique "Albums"de mon site, je présente quelques images de chaque album.
La technique :
Tous sont faits avec du papier déchiré. L'un d'entre eux, "à quai" est accompagné d'un DVD contenant un film d'animation réalisé également en papier déchiré. J'utilise cette technique parce qu'elle me permet de faire passer des sensations et des émotions de manière immédiate. Ce que voit le lecteur ou le spectateur, ce sont des silhouettes. Son attention est requise. Il doit prendre le risque de penser par lui-même sur ces images. Ce que je mets en scène, c'est un théâtre d'ombres dans lequel le spectateur, le lecteur est aussi auteur. Il est auteur de son regard. Il doit écouter ses sensations, ses états d'âme, ses émotions pour entrer dans ces albums sans texte. La déchirure est la faille par laquelle se précipite tout ce qui dans notre être aspire à dire quelque chose d'inexprimé.Quelques fois, je rajoute du texte - sur la demande de l'éditeur dans la plupart des cas, car il est assez difficile pour lui de vendre des albums sans texte -. Dans ce cas, le texte est une rampe à laquelle s'accrocher pour descendre l'escalier qui conduit à ses émotions profondes. Ou alors j'écris un texte qui prend le point de vue d'un des personnages humain ou animal et je parle de sa manière de vivre les événements. Là aussi, ce texte est un guide qui suggère une démarche au lecteur, celle de "laisser parler les images en soi" (C'est l'argument de la première collection de mes albums, "La langue au chat", publiée par l'ancienne maison d'éditions Epigones).Pour un seul de mes albums, je n'ai pas fait les images puisque j'ai écrit le texte d'abord. C'est Bruno Heitz qui les a faites.